Très récemment avait lieu le Salon de l’Agriculture et surtout – parce que nous l’agriculture, on connait – le Concours Général Agricole de Paris. J’avais donc envie de partager avec vous les raisons qui poussent un Vigneron à se présenter à ces concours.
La première raison elle est très simple, c’est que c’est avant tout un moyen pour nous de jauger notre vin. De cette façon, années après années on sent si le cap qu’on a choisi est le bon et si on travaille dans la bonne direction. Lorsqu’un vin est médaillé, il ne fait aucun doute qu’il est bon néanmoins la réciproque n’est pas vraie : un vin non médaillé ne veut pas dire qu’il est mauvais. Il ne faut pas perdre de vue que le vin change chaque année comme le Jury. On nous demande d’ailleurs souvent pourquoi nous sommes peu présents dans les Guides, ce à quoi je réponds que nous préférons les Concours car ils sont totalement anonymes.
Se présenter à des concours c’est aussi une manière de savoir si le vin plaira à la clientèle et certains Concours sont plus représentatifs que d’autres, le plus porteur étant – selon moi – le Concours Général Agricole de Paris. Une médaille d’Or à ce Concours sera beaucoup plus repérable par les consommateurs.
Cependant il faut savoir qu’une fois qu’on commence, il est très délicat de s’arrêter. Car la Médaille devient un gage de qualité et ne pas l’avoir, pourrait laisser croire qu’il est moins bon. Autre chose, il y a une véritable sélection sur les vins que nous présentons aux Concours. Il serait par exemple malvenu de présenter notre Cuvée du Pont du Gard – qui est pourtant très bonne – mais qui porte plus sur le fruit et qui ne supporterait pas la comparaison avec des vins plus étoffés.
Depuis 1998 que nous produisons du vin, nous avons eu la chance d’avoir beaucoup de médailles soit 91 au total pour le Concours Général Agricole dont 47 en Or. Enfin nous avons beaucoup de satisfaction lorsque nous arrivons à ramener des Médailles dans les trois couleurs – 42 pour le Rouge, 35 pour le Blanc, 14 pour le Rosé – car c’est avant tout un gage de régularité de notre savoir-faire. Nous avons d’ailleurs eu la chance de ramener l’Or dans les trois couleurs cette année encore. Pour conclure je dirais qu’il y une médaille que je n’oublierais pas, c’est justement la première en 1998 avec une Médaille d’Or pour le Merlot : on a le sentiment du travail bien fait.
Patrick Chabrier